Les relations sexfriends, aussi appelées « plans culs réguliers » ou « amitiés avec avantages », suscitent aujourd’hui fantasmes et interrogations. Longtemps taboues, elles intéressent un public de plus en plus large, séduit par ce modèle de sexualité « sans prise de tête ». Mais derrière l’image libérée véhiculée se cache une réalité bien plus complexe. Ce modèle de sexualité « sans prise de tête » est-il vraiment adapté à tous? Qu’est-ce qui motive réellement ceux qui y adhèrent? Quels sont les écueils concrets et comment les anticiper?
Nous allons explorer ici tous les aspects de ce type de relations atypiques, à travers témoignages, avis d’experts et conseils pratiques. Préparez-vous à plonger dans l’univers ambigu mais passionnant des « amitiés avec avantages »!
Comprendre la relation sexfriend
1. Définition des « sexfriends »
Une relation « sexfriend » désigne un partenariat dans lequel deux personnes ont des rapports sexuels de façon régulière et suivie, tout en cultivant une forme d’amitié ou de complicité, mais sans s’engager dans une relation amoureuse exclusive.
Il y a plus qu’un plan cul occasionnel, car les partenaires se connaissent et s’apprécient. Mais il y a moins qu’un couple classique, l’aspect sexuel et récréatif primant sur l’engagement.
2. Comment ce modèle a émergé?
Ces relations sexfriends se sont répandues depuis une vingtaine d’années dans les pays occidentaux. Plusieurs facteurs explicatifs à cela :
- – L’avènement d’Internet et des sites pour rencontre sexuelle : en facilitant l’accès au sexe sans sentiments, ces outils ont banalisé ce type de sexualité.
- – La révolution sexuelle des années 70 et la fin des tabous sur la sexualité hors mariage.
- – L’évolution des moeurs, avec une conception moins romantique et exclusive des relations amoureuses.
- – La valorisation de l’indépendance : les jeunes adultes refusent de plus en plus tôt les contraintes d’une relation.
- – Le recul de l’âge du mariage : les 20-30 ans sont désormais une période de sexualité plus « légère ».
- – La hausse des ruptures de couples et familles recomposées : un terreau propice aux relations informelles.
3. Les spécificités du modèle
Contrairement aux idées reçues, le sexfriend n’est pas qu’un plan cul comme un autre. Ses caractéristiques :
- – Une dimension affective : la notion de plaisir partagé avec un ami.
- – Une relation suivie, pas seulement occasionnelle.
- – Pas de séduction : tout est clair dès le départ.
- – Des limites claires, pas d’ambiguïté sur l’absence d’engagement.
- – Une sexualité récréative, ludique, la recherche du plaisir pour lui-même.
- – Une relation non-exclusive, avec une liberté de voir d’autres personnes.
Motivations : pourquoi un tel engouement pour les relations sexfriends ?
Derrière l’engouement pour ce modèle, se cachent des motivations profondes qu’il faut comprendre. En voici les 7 principales.
- Répondre à un besoin sexuel frustré
- Rompre l’isolement affectif
- Se sentir désiré(e) et s’épanouir sexuellement
- Vivre sa sexualité de façon libérée
- Maintenir son indépendance
- Pimenter sa sexualité dans son couple
- Partager du plaisir sans prise de tête
Les risques et limites des plans cul réguliers
Mais derrière cette image décomplexée, les relations sexfriends recèlent de nombreuses zones d’ombre.
- Le développement de sentiments amoureux
- Les souffrances liées à la jalousie
- Le risque de dépendance affective
- L’atteinte à l’estime de soi
- La pression de la performance sexuelle
- Le risque d’IST et de rapports non protégés
- L’addiction au sexe
- Inadapté aux personnes très romantiques
Sexfriend : Pour quel profil de personnes ?
Compte tenu des risques, ce modèle ne convient pas à tous les profils.
1. Profils compatibles
- – Célibataires épanouis ne voulant pas s’engager
- – Jeunes sortant de longues relations, pour une transition en douceur
- – Personnes très investies dans leur carrière, leur famille
- – Voyageurs au mode de vie incompatible avec une relation durable
- – Couples libres ou libertins
- – Personnes motivées avant tout par le plaisir
2. Profils incompatibles
- – Sortant de ruptures douloureuses ou deuils
- – En recherche du grand amour
- – Timides, mal à l’aise avec leur corps
- – Possessifs, jaloux, exclusifs
- – En quête permanente d’attention et de reconnaissance
- – Fragiles émotionnellement, dépendants affectifs
- – Ayant subi des trauma ou abus sexuels
Le problème, c’est que l’on se surestime souvent sur sa capacité à gérer ce type de relations!
Règles d’or et conseils pratiques
Passons maintenant à des conseils pratiques pour réussir ce type de relations atypiques.
1. Les 10 règles d’or
- – Définir clairement le cadre dès le départ
- – Une communication saine est vitale : exprimez vos limites
- – Ne pas chercher à séduire pour « plus »
- – Proscrire tout ce qui s’apparente à un rendez-vous amoureux
- – Les scènes de jalousie sont exclues
- – Se protéger systématiquement
- – Ne pas négliger sa vie sociale, familiale, amicale
- – Savoir rester discret : ne pas s’afficher comme un couple
- – Respecter les temps de pause ou de « creux » de l’autre
- – Savoir mettre un terme à la relation si besoin
2. Conseils pratiques pour pimenter la relation
- – Alternance des lieux de rendez-vous
- – Petits cadeaux coquins (sextoys, lingerie)
- – Jeux de rôles et déguisements
- – Massages, caresses prolongées
- – Sextos torrides en amont des rendez-vous
- – Sex-cam lors d’absences
- – Week-ends coquins dans des lieux insolites
- – Initier de nouvelles pratiques sexuelles
3. Conversation exemple pour clarifier la relation
« Je tenais à reposer clairement le cadre de notre relation, pour éviter tout malentendu. J’apprécie beaucoup nos moments et notre complicité. Mais il est important que nous soyons sur la même longueur d’onde : nous ne sommes pas un couple, ni amoureux, et cela me convient parfaitement. Je ne recherche pas une relation exclusive pour le moment. Mais je veux m’assurer que c’est aussi ton cas, et que tu n’attends rien de plus. Si à tout moment tu ressens que cette relation te pèse ou te fait souffrir, promets-moi d’en parler. L’essentiel est de rester libres et de prendre soin de nous. »
Témoignages et retours d’expérience
Intéressons-nous à présent à des témoignages concrets de personnes ayant vécu ce type de relations.
1. Martin, 29 ans
« J’ai eu une relation sexfriend pendant 2 ans avec une fille rencontrée via Tinder. Au début, c’était génial, du sexe sans prise de tête dès qu’on en avait envie. Puis avec le temps, j’ai commencé à ressentir des sentiments pour elle, et j’ai souffert qu’elle ne veuille pas s’engager. J’ai préféré y mettre fin avant de trop souffrir. »
2. Léa, 24 ans
« Moi et mon copain avons décidé d’ouvrir notre couple il y a 1 an. Nous voyons chacun d’autres partenaires de façon récréative. Cela nous a rapprochés, on communique encore mieux sur nos désirs respectifs. Mais il faut beaucoup dialoguer, et accepter la jalousie parfois. »
3. Thomas, 32 ans
« J’ai eu une aventure d’un an avec une fille en couple libre. Au début c’était grisant, du sexe sans lendemain. Puis je me suis attaché, j’ai voulu la voir plus, connaître ses amis, son quotidien. Elle, elle voulait garder notre relation dans la bulle. J’ai souffert et préféré arrêter. »
4. Louise, 29 ans
« J’assume totalement mes sexfriends ! C’est super pour répondre à mes envies physiques. Je mets les choses au clair dès le départ, je ne veux ni relation sérieuse, ni jalousie. Juste du plaisir, sans prise de tête. Et si je sens que le mec s’attache, j’arrête tout. »
Regard psycho-sociologique
D’un point de vue psycho-sociologique, le succès des « sexfriends » s’explique par plusieurs évolutions de fond :
- – individualisme croissant et « culte de soi »
- – porosité accrue des sphères privées et publiques
- – idéal d’épanouissement personnel par la sexualité
- – quête de plaisir immédiat
- – peur de l’engagement
- – désir Paradoxal d’intimité sans attachement
Ce modèle expose cependant au risque d’une marchandisation des corps et d’une addiction au plaisir éphémère.
Alors envie de trouver une sexfriend ?
En somme, la réalité des relations « sexfriends » est bien plus complexe que les fantasmes qu’elles véhiculent. Ce modèle comporte indéniablement des zones d’ombre.
Pourtant, avec des partenaires matures et une communication saine, il peut permettre de répondre à un besoin sur un temps donné.
Tout l’enjeu est de clarifier en amont ses motivations et limites. Et de savoir y mettre un terme dès les premiers signes de souffrance. Car le piège de la dépendance affective est vite arrivé.
L’essentiel est de rester honnête avec soi-même et l’autre. Et de voir dans ce modèle non pas LA solution idéale, mais un choix parmi d’autres, avec ses avantages et ses risques.